Le masque de Zorro

Publié le par cape et épée

 

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Ah, Le masque de Zorro... Ce blog n'était pas complet sans la critique de ce film qui est pour moi un grand classique du film de cape et d'épée, au même titre que Cyrano de Bergerac ou Les aventures de Robin des Bois. Et pour cause: il s'agit de l'une des plus belles résurrections du Septième art, celle d'un héros que l'on croyait désuet, et qui, grâce au pro Martin Campbell, prend un coup de jeune aussi efficace que bienvenu.

A ce titre, la première scène, brillante, donne tout de suite le ton. Le vil gouverneur Montero, sorte de tyran local, est menacé par la population en colère, exigeant son départ. Voilà un gouverneur qui me rappelle bizarrement Khadafi ou quelque autre dictateur.

Et voici enfin la première apparition de Zorro, dans une scène mémorable. Dès les premières minutes, Martin Campbell parvient a nous plonger dans son film, grâce a cette première scène, rythmée de combats et de cascades brillamment orchestrées. Dès le début, on nous en met plein la vue, pour notre plus grand bonheur...

Au passage, on remarque la magnifique musique de James Horner, qui donne une tonalité épique a l'histoire. Mais je parlerai de cette très belle BO dans un prochain article, je passe donc là-dessus.

Bizarrement, avec un Zorro déjà âgé, un méchant puni dès le début de l'histoire, une intrigue qui semble s'achever, on a l'impression d'assister à un dénouement, et nom au début d'une histoire. Cette attaque du palais, et cette première confrontation entre de La Vega et Montero, apparaît comme la fin d'un mythe, qui représente, en filigrane, le réel coup de vieux pris par le personnage de Zorro. Martin Campbell pose d'emblée son film comme le début d'une nouvelle ère pour le héros masqué. Un propos assez prétentieux, et pourtant, bien lui en prend...

 

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Après ce début plus que convaincant, on s'ennuie quelque peu lors de la scène suivante, ou de La Vega, après avoir rendu la justice une dernière fois, montre qu'il est aussi un mari et un père de famille digne et attentionné. On n'avait pas trop besoin de ça...

Il est tout de même sympathique de constater qu'à 60 ans passés, Anthony Hopkins portait beau, et pouvait encore à l'époque jouer les justiciers sans problème. Une bonne surprise pour cet acteur au talent immense révélé sur le tard...

Mais la roue tourne vite, et le soir même après avoir sauvé des innocents, Zorro perd sa femme, ses bien , et sa fille, enlevée par Montero. C'est alors le véritable début de l'intrigue du film, qui commence alors que notre héros, qui a tout perdu, n'est plus rien d'autre qu'un mythe, littéralement.

 

En parralèle de cette intrigue, nous suivons la déchéance d'un autre personnage, apparemment en totale opposition avec notre héros: le bandit Alejandro Murieta, qui perd son trésor, ses maigres biens, et son frère, tué par le capitaine Lowe, l'homme de main du gouverneur. C'est ainsi que les deux personnages vont sont liés, leur désir de vengeance les mènant tous deux au gouverneur Montero.

Au passage, on peut apprécier l'atmosphère gentiment western de ce passage, preuve que le mythe de Zorro emprunte a tous les genres, et les lie avec brio.

Antonio Banderas, dont la carrière américaine  s'est trop souvent limitée aux rôles de latinos lovers, est ici méconnaissable en bandit hirsute. Enfin, il ne le restera pas longtemps bien sur...

Montero et le capitaine Lowe sont deux méchants bien cruels et sadiques, juste comme il faut pour faire des méchants à l'américaine classiques. Bien que pittoresques, ces deux personnages ne brillent pas par leur originalité.

 

 

 

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Évidemment, Zorro ne va pas moisir en prison, et profite de la visite du gouverneur, toujours a sa recherche, pour s'évader la nuit tombée. Après avoir chroniqué Absolom 2022, Fortresset surtout sa nulissime suite sur mon autre blog, j'ai enfin eu le bonheur de voir une scène d'évasion réussie! Assez incroyable, mais cependant réussie. Comme quoi, tout est possible...

Nous assistons ensuite au retour en Californie de l'ancien gouverneur Montero. C'est alors que, pour la première fois, Zorro retrouve son pire ennemi, qui fait un retour pour le moins remarquable, entouré par une foule aussi caricaturale que peu convaincante.

Et ce qui est sensé se produire arrive enfin: l'ancien et le futur justicier se retrouvent. A la manière des « Fils de Zorro », « nouveau d'Artagnan » et autres romans populaires du XIXéme siècle. Car c'est bien dans cette veine que ce situe le Zorro de Campbell, qui doit beaucoup à l'héritage du roman-feuilleton, dont son personnage est en grande partie issu.

Ainsi, prêt a donner une nouvelle identité au justicier masqué, De La Vega entraine le brigand Murieta, qui s'en retrouve métamorphosé d'une façon que l'on ne peut voir qu'au cinéma. Le passage ou l'on suit l'entrainement du futur Zorro est mémorable et, malgré le fait qu'il s'agit d'une scène vue et revue, pleine d'originalité.

Pour son premier coup d'éclat, Zorro n'y va pas de main morte... Et le réalisateur aussi. Combats et cascades a gogo, et même un gag emprunté à Tex Avery! Un exemple parfait du seul gros défaut du film, dont le scénario sombre parfois trop dans le too much assumé mais gênant... Enfin, cette grosse scène de baston entre Zorro et les soldats du gouverneurs est tout de même excellent, s'achevant par l'explosion de la caserne, ni plus ni moins... Martin Campbell n'est pas un adepte de la finesse.

Certaines scènes du film tournent ainsi du côté de la franche comédie, ou plus souvent dans le burlesque, que l'on retrouve dans les vieux films de cape et d'épée français.

 

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Anthony Hopkins livre une performance honorable, et même s'il est bien plus crédible en mentor qu'en justicier, il réalise la prouesse d'être crédible dans le rôle d'un héros chevauchant et bondissant a 70 balais... Chapeau bas!

En revanche, mué en gentilhomme comme qui rigole, Antonio Banderas jour a fond l'hidalgo charmeur. Il est d'ailleurs bien meilleur en Zorro.

 

Zorro, transformé en gentilhomme infiltré chez Montero, parvient a gagner sa confiance et découvre le plan bien machiavélique du méchant: faire travailler de pauvres innocents dans des mines d'or, puis acheter la Californie grâce à l'or extrait. Cela ne s'est jamais fait, et a présent vous savez pourquoi, c'est parce que Zorro l'a empêché!

On ne peut oublier Catherine Zeta-Jones, et son charme incroyable, d'autant plus que pour une fois le principal personnage féminin n'est pas là pour la figuration...

 

Enfin, après 1h 30 de film, le nouveau Zorro apparaît dans son costume complet.

C'est l'heure d'une grosse confrontation entre les deux méchants, Lowe et Montero, et les deux Zorro, le nouveau et l'ancien, grimé en valet nommé... Bernardo!

Le combat entre Zorro et la belle Elena Montero est de plus le duel l'un des duels les plus sensuels vus au cinéma.

Après ces deux belles scènes, le dénouement approche, et c'est un festival d'action et de rebondissements, avec entre autres une scène de course-poursuite techniquement irréprochable, mais totalement copiée sur le Zorro de Duccio Tessari...

 

 

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Le final, dans les mines, est une avalanche de duels et de péripéties. Avec au passage queques beaux plans volés à Sergio Leone... Cependant, j'ose dire que certains passages sont dignes de Pirates des Caraïbes! Le final, notamment, reste pour moi un passage mythique.

 

Cela faisait des années que je n'avait pas vu ce film, qui non seulement n'a pas pris une ride, mais s'impose avec le temps comme un grand classique du film de cape et d'épée! Pour une fois qu'un héros est bien modernisé, on ne va pas se plaindre! Ce film est vraiment culte, et parvient même a faire oublier la sympathique mais désuète série des années 50. Les images changent, mais pas les modèles. Martin Campbell a, littéralement, créé un nouveau Zorro, de bien belle manière.

 

 

Publié dans Les films

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